La technique Kintsugi ou réparation Kintsugi (Kintsukuroi) de la céramique et de la porcelaine est originaire du Japon, mais elle s’est entre-temps répandue en Suisse, en Allemagne, en France, en Espagne, en Italie, aux États-Unis et dans de nombreux autres pays du monde. Derrière la technique du kintsugi se cache toute une philosophie à la signification profonde. L’art du kintsugi fait partie de l’art japonais de la laque.
Photo: Robert Züblin
Qu’est-ce que Kintsugi ?
La réponse à la question de savoir ce qu’est le kintsugi, ou la définition du kintsugi, est qu’il s’agit d’une méthode japonaise de réparation de céramiques ou de pièces de porcelaine cassées, qui permet également de réparer des défauts entiers. Traditionnellement, on utilise pour cela des matériaux naturels, notamment le vernis de l’arbre urushi. Pour finir, les fissures et/ou les lacunes réparées sont saupoudrées de poudre d’or. Les personnes qui proposent de réparer des céramiques avec la technique japonaise du kintsugi sont également appelées artistes du kintsugi ou artistes de la laque.
La signification exacte de Kintsugi est que « Kin » signifie « or » en japonais et « tsugi » « panser ». Kintsugi (金継ぎ) peut donc également être traduit par « connexion en or », « connexion en or » ou « assemblage en or ». Au lieu de Kintsugi, on parle parfois aussi de Kintsukuroi, ce qui signifie « réparer avec de l’or » ou peut être traduit par « réparation en or ».
Au lieu de l’or, on peut utiliser des poudres d’autres métaux, comme la poudre de laiton, la poudre de cuivre, la poudre de platine, la poudre d’aluminium, la poudre de bronze ou la poudre d’argent. Si l’on utilise par exemple de l’argent pour saupoudrer les parties réparées de la céramique, on parle de gintsugi et non de kintsugi, « gin » signifiant argent.
- Kintsugi : réparation de la laque dorée
- Gintsugi : réparation de la laque argentée
- Réparation de la laque d’aluminium
- Réparation de la laque en laiton
- Réparation de la laque de cuivre
- Réparation de la laque de platine
- Réparation de la laque bronze
Au sens large, on parle toutefois de technique Kintsugi, même si l’on utilise une autre poudre de métal que l’or, par exemple l’argent, le laiton, le cuivre, le platine ou l’aluminium.
Histoire de Kintsugi
L’utilisation de l’urushi remonte à environ 9000 ans. À l’origine, l’urushi était utilisé pour fixer les pointes de flèches et de lances. Plusieurs milliers d’années avant Jésus-Christ, l’urushi a également été utilisé pour réparer des céramiques.
L’histoire du kintsugi, c’est-à-dire de la réparation de la laque d’or, est en revanche plus récente et commence dans le bouddhisme zen, au 16e siècle après Jésus-Christ. Le kintsugi est étroitement lié à la vision esthétique du monde du wabi sabi, qui reconnaît la beauté précisément dans l’imperfection et l’imperfection, dans lesquelles s’exprime le caractère éphémère de tout ce qui existe. Certes, le concept esthétique du Wabi Sabi remonte au 12e siècle après Jésus-Christ et même, en partie, à la période du 7e au 11e siècle après Jésus-Christ. Mais c’est le maître de thé et moine zen japonais Sen no Rikyū qui a introduit le concept de Wabi Sabi.
Selon une autre théorie, Kintsugi est né parce que le japonais Shōgun Ashikaga Yoshimasa a cassé son bol à thé chinois préféré (Chawan) à la fin du 15e siècle après Jésus-Christ et l’a renvoyé en Chine pour qu’il y soit réparé. Le bol à thé aurait également été réparé en Chine, mais avec de laides agrafes métalliques (technique de réparation Juci), ce qui n’aurait pas du tout plu au Shōgun. De plus, le bol n’était plus étanche. Cela a incité les artisans japonais à trouver une méthode de réparation qui donnerait un résultat plus esthétique et plus fonctionnel, ce qui a donné naissance au Kintsugi.
Le kintsugi moderne désigne les techniques de kintsugi qui utilisent par exemple des colles synthétiques, comme la colle époxy.
Au cours des derniers siècles, le Kintsugi est tombé dans l’oubli au Japon, probablement en raison de la longueur du processus de réparation, qui peut durer plusieurs semaines, mois ou même plus d’un an, en fonction de la complexité de la réparation ou du dommage. Entre-temps, le kintsugi a connu une renaissance au Japon depuis l’an 2000 environ, date à laquelle le premier livre spécialisé sur le kintsugi a été publié au Japon. Mais l’intérêt pour le kintsugi a également fortement augmenté ces dernières années dans de nombreux autres pays du monde, notamment en Europe et en Amérique. [1]
Philosophie du Kintsugi
Dans le contexte du kintsugi, on parle aussi de la philosophie du kintsugi, car le kintsugi est justement étroitement lié au bouddhisme zen et à la vision du monde du wabi sabi. En effet, en utilisant le kintsugi pour réparer la céramique, on ne se contente pas d’accepter l’imperfection en réparant la céramique cassée, mais le kintsugi met en valeur l’imperfection par la laque dorée, lui accordant ainsi une valeur particulière.
Kintsugi est moderne dans la mesure où il s’inscrit également dans la philosophie du zéro déchet, qui vise à réduire les déchets. Certes, la réparation du kintsugi génère aussi quelques déchets, mais la céramique à réparer elle-même n’est pas jetée, mais réparée, ce qui constitue au moins une réduction des déchets.
On peut également voir dans le kintsugi une proximité avec la philosophie japonaise du mushin. Le mushin est un état mental qui consiste à vivre le moment présent et à accepter le changement en atteignant un état d’absence de pensée, en se libérant mentalement et émotionnellement de toute fixation sur quelque chose et de tout souci, et en étant ainsi ouvert à tout.
Psychologie du Kintsugi
Il ne faut pas confondre la méthode de réparation Kintsugi pour la céramique et la porcelaine avec un marché de plus en plus important de livres d’aide à la vie qui font de la réparation de la céramique une méthode de réparation de la psyché, c’est-à-dire qui ont pour objet une Kintsugi-Psychologie. Dans la psychologie Kintsugi, les principes de la philosophie Kintsugi sont appliqués à la vie humaine, comme l’abandon du perfectionnisme et l’importance du facteur temps pour réparer les blessures. En outre, on voit dans une psychologie Kintsugi ainsi comprise une possibilité de résilience.
Types et techniques
Il existe différents types de kintsugi – également appelés styles de kintsugi ou méthodes de kintsugi – en fonction de la manière dont la réparation du kintsugi est effectuée :
- Méthode des fissures : dans ce cas, une fissure dans la céramique est soit remplie de masse, soit directement remplie ou enduite de vernis. Les fissures ainsi réparées sont ensuite recouvertes de vernis et saupoudrées de poudre d’or (or en poudre).
- Méthode des brisures : dans ce cas, les parties brisées sont assemblées le plus étroitement possible, c’est-à-dire avec le moins d’espaces possibles, puis les lignes de brisures remplies sont recouvertes de vernis et saupoudrées de poudre d’or (or en poudre).
- Méthode de la pièce : dans cette méthode, il manque un gros morceau de céramique et la partie manquante doit être réparée avec une masse.
- Méthode d’ajout : dans cette méthode, un fragment de céramique est prélevé sur une autre céramique pour remplacer le morceau de céramique manquant de la céramique à réparer.
Outre les différents types de kintsugi, on peut également distinguer différentes techniques de kintsugi, car tous les ateliers de kintsugi n’utilisent pas la même technique de kintsugi. [2]
Acheter des céramiques Kintsugi
Il est parfois possible d’acheter des céramiques Kintsugi, c’est-à-dire des céramiques sur lesquelles une réparation Kintsugi a déjà été effectuée. Vous trouverez ci-dessous des céramiques qui ont été réparées avec la technique Kintsugi :
Glossaire Kintsugi
Dans un glossaire spécial Kintsugi, vous trouverez des explications sur des termes importants en rapport avec la technique Kintsugi ou la méthode Kintsugi.